L'homme qui plantait des arbres. Jean Giono
« Pour que le caractère d’un être humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années. Si cette action est dépouillée de tout égoïsme, si l’idée qui la dirige est d’une générosité sans exemple, s’il est absolument certain qu’elle n’a cherché de récompense nulle part et qu’au surplus elle ait laissé sur le monde des marques visibles, on est alors, sans risque d’erreurs, devant un caractère inoubliable. »
Lors d’une randonnée en Provence (entre Drôme, Durance et Mont Ventoux), le narrateur fait la connaissance d’un ancien berger appelé Elzéard Bouffier. Le bonhomme, qui a une cinquantaine d’années, vit là en solitaire. Il consacre tout son temps à reboiser les terrains désertiques et abandonnés de tous. Il plante ses arbres, un à un, à la main, avec une opiniâtré qui lui permet d’ignorer tous les obstacles. La première et la seconde guerre mondiale ne viendront pas à bout de sa volonté ni même l’intervention du service des eaux et forêts. Le fonctionnaire envoyé par l’administration lui intime l’ordre de se tenir à distance de cette forêt naturelle. L’agent refuse en effet de croire à une action désintéressée et préfère se convaincre que les arbres ont poussé spontanément. Le narrateur, quant à lui, rend régulièrement visite à son nouvel ami. L’homme vieillit, bien-sûr, et perd même la parole au fil du temps mais jamais n’abandonne son beau projet. Il plantera des arbres jusqu’à sa mort en 1947. Grâce à son travail acharné, la région a repris vie. Les cours d’eau se sont remplis et les jeunes pousses trouvent désormais leur chemin sans intervention humaine. Des familles sont venues s’installer dans les anciens villages, retapant les vieilles ruines ou construisant de nouvelles fermes. Les activités de ces communautés juvéniles engendrent une économie rurale vivace. Personne ne se souvient plus d’Elzéard Bouffier mais qu’importe ?! Là n’était pas son but.
« Quand on se souvenait que tout était sorti des mains et de l’âme de cet homme — sans moyens techniques — on comprenait que les hommes pourraient être aussi efficaces que Dieu dans d’autres domaines que la destruction. »
Cette nouvelle poétique est pleine d’optimisme vis-à-vis de la nature humaine. Jean Giono l’a écrite en 1953 pour répondre à un concours organisé par le magazine américain Reader's Digest. Il s’agit bien sûr d’une allégorie sociale et politique, un pamphlet écologique précurseur mais dont le ton n’est pas moralisateur. Le lecteur en ressort heureux et ragaillardi avec le sentiment qu’il y a encore de l’espoir en ce monde. J’ai choisi la couverture de la collection jeunesse (8-11 ans) plutôt que celle de la série blanche. Plus que la naïveté du lecteur, elle reflète la fraîcheur de l’enthousiasme grâce à son illustration bucolique.
💪J’ai lu ce texte dans le cadre d’une activité de lecture autour de Jean Giono à laquelle ont également participé Ingannmic, Le Bouquineur, Nathalie, Kathel, Béa Comète, Marilyne et Sacha
📌L'homme qui plantait des arbres. Jean Giono. Gallimard, 40 pages (Rééd. 1996)
Pas lu, mais un jour peut être, pour le thème?
RépondreSupprimerPour le défi "Bonnes nouvelles" en janvier ?!
SupprimerA noter "à lire" comme beaucoup d'autres livres ! J'ai continué ma lecture de Giono avec Le chant du monde et me suis régalée !
RépondreSupprimerJe n'ai pas encore eu le temps de lire ton billet. Je vais voir ça
SupprimerJe ne participe malheureusement pas car j'ai encore raté cette LC qui d'après ta liste était bien connue. C'est pourquoi je lance un appel sur les blogs participant : penses-tu qu'un site/blog spécial LC où chacun viendrait annoncer la sienne pourrait être utile ? Il me semble qu'un calendrier fixe que je pourrais consulter m'aiderait... Y a-t-il des LC annoncées ?
RépondreSupprimerExcellente idée ! J'ai vu cela sur des sites anglophones sans oser le proposer moi-même.
SupprimerTu es optimiste sur les participants, j'attends personnellement de voir qui a finalement pensé à lire du Giono pour cette semaine ! Ceci dit pour certains, j'avais déjà annoncé la couleur en indiquant qu'ils en seraient "peut-être" :)
RépondreSupprimerJ'ai failli lire celui-là (qui est très court, j'avais un peu peur de ne pas accroché à un roman trop long) et puis je suis tombée sur ce fameux Bestiaire, qui m'a bien plu, et m'a pas mal fait rire !!
Je savais que je ne pourrai pas suivre les publications en direct et, comme je ne voulais oublier personne, j'ai cité tout le monde. Je n'ai pas encore eu le temps de lire ta chronique mais je n'y manquerai pas.
Supprimerje me souviens bien de cette lecture , je croyais à l'époque (j'étais jeune) que c'était une histoire vraie.
RépondreSupprimerApparemment, Giono l'a écrite dans le cadre d'un concours organisé par le Reader's Digest. Si j'ai bien compris, le jury y a tellement cru qu'il a accusé l'auteur de ne pas avoir respecté les règles : à savoir écrire une fiction et non une histoire vraie !
SupprimerC'est un de mes premiers (pas tout à fait, il y avait eu Colline avant). J'avais aimé, c'est un peu comme un rêve.
RépondreSupprimerLe Bouquineur a lu "Colline" et semble l'avoir beaucoup apprécié
SupprimerOn a lu la même édition :) j’aime beaucoup la douceur des illustrations, qui colle bien au texte je trouve !
RépondreSupprimerJ'ai trouvé aussi que ça collait très bien au texte. Le coté bucolique et paisible.
SupprimerC’était Une Comete
RépondreSupprimerMerci d'être passée
SupprimerJ'adore ce texte, j'aime bien l'offrir. C'est vrai que la couverture de ton édition est superbe.
RépondreSupprimerC'est vrai que c'est une belle idée de cadeau.
SupprimerJe l'ai lu et je n'étais pas si jeune que ça ! Je l'ai trouvé trop court, mais c'est vraiment un beau texte et qui est de plus en plus actuel.
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec toi. C'est un texte qui parle aux lecteurs contemporains
SupprimerJ'ai beaucoup aimé cette nouvelle mais j'ai préféré Un roi sans divertissement ou les âmes fortes...
RépondreSupprimerJ'ai du lire le premier au collège mais j'en garde peu de souvenirs (c'est trop loin!)
SupprimerQuel bonheur, ce livre, n'est-ce pas ?
RépondreSupprimeroui, c'est une belle histoire et tellement bien écrite !
SupprimerJe n'ai finalement pas participé même si j'avais noté le rendez-vous. En lisant ton (très beau) billet, je me dis que j'aurais dû vraiment lire ce livre, qui a de plus un caractère très actuel. Merci !
RépondreSupprimerMerci beaucoup, je suis ravie de t'avoir donné envie de le lire. C'est un texte court donc rapide à lire et le sujet est très actuel.
SupprimerTu as très bien résumé cette nouvelle que j'ai beaucoup aimée moi aussi : elle rend optimiste et nous "ragaillardit" !
RépondreSupprimerJe suis bien d'accord avec toi !
SupprimerJe me rappelle avoir été énervé chez un libraire, en prenant en main une édition de ce texte (repéré sur la blogo), de voir que la "nouvelle" proprement dite occupait moins de la moitié de l'ouvrage, le reste consistant en un "dossier d'étude" (si ma mémoire est bonne). Du coup, je ne l'avais pas pris... et ne l'ai toujours pas lu!
RépondreSupprimer(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Je comprends et je trouve ça agaçant aussi. J'ai emprunté l'ouvrage à la bibli. C'est une version numérique sans dossier, si je me souviens bien
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